Les problèmes liés aux champs magnétiques sur les amplis à tubes.


 

Il est un problème lié à l’usage des tubes à vide et qui n’est pratiquement jamais évoqué ou traité sur les appareils grand public.

Tout le monde sait qu’un aimant déforme l’image d’un moniteur ou d’une télé.

Le cathoscope utilise un faisceau d’électrons pour illuminer les luminophores de l’écran.

En se déplaçant dans le vide, le flux d’électrons est un courant électrique et par la même il est soumis à déviation s’il traverse un champ magnétique.

Il en est de même dans vos tubes d’amplification et c’est ce phénomène qui rend les tubes si sensibles aux rayonnements des transformateurs d’alimentation par exemple. (Ne pas confondre avec la sensibilité à la ronflette due à la haute impédance de la grille de commande).

Si la susceptibilité aux champs variables (transfos d’alim.) n’est un secret pour personne, je m’étonne de ne jamais voir de mise en garde contre les champs permanents dont le plus connu est le champ magnétique terrestre.

S’il n’a pas d’action audible évidente puisqu’il ne génère pas de fréquence audio, le champ terrestre influe sur le trajet des électrons dans le vide qui sépare la cathode de l’anode.

Un tube est caractérisé par la forme et l’espacement de ses électrodes. Si un champ est appliqué, le trajet des électrons va être infléchi dans un sens ou un autre, en tout cas ils ne vont plus parfaitement suivre le trajet prévu.

La trajectoire devenant courbe, ils vont devoir parcourir plus de distance pour parvenir à l’anode.

Sur des tubes à électrodes asymétriques telles les tétrodes à faisceaux dirigés, le courant va se répartir différemment entre l’anode et les plaques écran – ceci est un exemple.

Dans certains cas extrêmes, on arrive même à faire tourner le flux d’électrons dans le tube ! ! !(les magnétrons).

Un trajet plus long se traduit seulement par une perte de bande passante du tube, c’est le cas de la triode où les électrons n’ont d’autre choix que de tomber sur l’anode de toute façon !

Mais – il y a toujours un mais !

Ce phénomène est lié à la vitesse des électrons. Or cette vitesse est variable (surtout dans les triodes car ils ne bénéficient pas de l’accélération constante donnée par la grille écran des pentodes).

La vitesse varie tout simplement en fonction du champ électrique, c’est à dire du potentiel entre cathode et anode.

 

 

Sur un signal, la partie basse d’une alternance induira une tension basse sur l’anode, donc un champ faible, donc une vitesse faible et re-donc une plus grande sensibilité au champ extérieur.

A contrario, une tension élevée en haut du signal augmentera la vitesse des charges dans le tube et les rendra moins sensibles.

Le temps de transfert cathode / anode sera donc différent en divers points du signal.

Pour minimiser ceci, n’hésitez pas à orienter vos tubes afin que le champ soit dans le sens du flux principal.

Sur une ECC82 ou équivalent, le champ terrestre doit être perpendiculaire aux plaques. Ceci se fait naturellement avec une boussole.

Chaque triode étant symétrique, le champ va simplement accélérer les électrons d’un côté et les ralentir de l’autre. Il suffit de retourner l’appareil régulièrement pour maintenir une usure symétrique des tubes.

Je parle des triodes d’entrée mais il est clair que le raisonnement s’applique à tous les tubes.

Les tubes de sortie fonctionnent sous des tensions élevées, ce qui pourrait laisser penser qu’ils sont moins sensibles à ce phénomène. C’est vrai, mais les distances inter électrodes sont bien plus grandes…Hélas il n’y a pas de miracles !

Vous pouvez aussi facilement blinder vos lampes par un métal magnétique.

L’idéal est le MUMETAL, fait pour cela, mais c’est difficile à trouver depuis que l’on ne construit plus d’instrumentation professionnelle à tubes.

Un tube en tôle de fer fera l’affaire à condition qu’il soit assez épais. Vous pourrez également le relier à la masse, ainsi il fera également blindage électrostatique.

 

 

 

 

Mise à jour le 01/04/03.